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Wednesday, July 1, 2020

Leur fromage de chèvre bio s’arrache - Le Télégramme

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Installés depuis 2016 à Motreff, les époux Bennaoum ont bien du mal à répondre à la demande. Leur fromage de chèvre bio a le vent en poupe et ils prévoient aujourd’hui d’agrandir et embaucher.

Abderrahmane Bennaoum ne se souvient plus trop du moment où il a rêvé, la première fois, de devenir fromager. « C’est une envie très ancienne qui tient sans doute à mon amour de la terre, des végétaux et des animaux. Je suis émerveillé par tout ce que l’humanité a été en mesure de produire grâce aux bactéries : le vin, le pain, la bière, le fromage », explique-t-il.


Agriculteur depuis 20 ans

Originaire de Savoie, l’agriculteur installé avec son épouse Xavière à Motreff depuis quatre ans, n’a pas toutefois suivi un parcours rectiligne. Professeur de lettres et d’histoire-géographie formé à l’IUFM de Grenoble, il a d’abord enseigné près de 20 ans dans la région Rhône-Alpes, en collège et lycée. Dix ans après l’obtention de son diplôme, il choisit cependant de retourner à ses études pour préparer, en Savoie et en Haute-Savoie, un bac pro agricole, dans la spécialité laiterie fromagerie. Cette formation l’amène à multiplier les stages, notamment près de quatre ans sur une ferme bio de brebis laitières dans la Drôme. « Cela fait au final une vingtaine d’années que je suis agriculteur, car j’ai commencé en parallèle de mon activité de prof. Cela fait maintenant quatre ans que je le suis à temps plein », raconte-t-il.


Coup de foudre

C’est en 2015, après avoir passé deux ans au Canada, que le couple décide de venir s’installer en Centre Bretagne avec ses deux enfants. « Nous avons eu le coup de foudre pour la Bretagne il y a des années. La grand-mère de Xavière était Bretonne ». Un ami à eux qui partait à la retraite sans trouver de repreneur leur a aussi proposé de reprendre son cheptel de chèvres. Une opportunité que saisit le couple, même si son idée de départ était plutôt d’élever des vaches laitières. La ferme des Trois Sources, située à Kerred, en Motreff, compte aujourd’hui une quarantaine de bêtes : de type poitevin ou du Massif Central en majorité, mais aussi quelques alpines.

On ne compte pas nos heures. Pendant le confinement, nous n’avons jamais autant travaillé. La demande était très forte au niveau des petites épiceries


Chacun sa spécialité

Les époux sont complémentaires. Ancienne éducatrice sportive à Paris, Xavière a repris des études pour se préparer à son nouveau travail. C’est elle qui gère aujourd’hui l’administration et la comptabilité après une formation d’assistante comptable. Elle prépare maintenant un diplôme de comptabilité. « C’est Xavière qui s’occupe aussi de l’élevage, de la sélection des bêtes, tandis que je me charge des fromages », ajoute Abderrahmane.


« On ne compte pas nos heures »

Le couple a acheté des terres (près de 30 hectares) dont la conversion en bio est presque complète et a créé, ex nihilo, un laboratoire où sont produits, chaque jour, près d’une centaine de fromages. Des chèvres frais ou aromatisés, et des tomes. « Nous les distribuons partout en Centre Bretagne. Notre première cliente, c’était Éliane, l’épicière de Saint-Hernin, puis d’autres se sont ajoutés, ainsi que la grande distribution, les Biocoop, et les cantines scolaires », précise le couple, dont la production ne parvient plus aujourd’hui à répondre à la demande. « On ne compte pas nos heures. Pendant le confinement, nous n’avons jamais autant travaillé. La demande était très forte au niveau des petites épiceries ». Abderrahmane admet que tout n’a pas été facile. « Je pense que certains ont vu en nous des néoruraux et attendaient qu’on fasse nos preuves »…


Plusieurs embauches projetées

Mais le travail a fini par payer. Il y a un an, la ferme a ainsi obtenu tous les certificats bio. Elle est également aux normes pour recevoir l’agrément communautaire CE. « Il a fallu s’accrocher et viser la qualité, mais nous sommes très satisfaits du chemin accompli. Nous avons été bien aidés, ces deux dernières années, par les services de l’État à Quimper, pour préparer cette demande d’agrément qui nous permettra de vendre au-delà d’un rayon de 80 km », souligne Abderrahmane. Pour y parvenir, les agriculteurs devront doubler, voire tripler leur cheptel. « Nous avons rejoint le groupement d’employeurs Triskell dans le but d’embaucher trois ou quatre personnes à court terme, à la fois pour la ferme et la transformation ».

Abderrahmane et Xavière Bennaoum au milieu de leur cheptel de chèvres.
1/4 Abderrahmane et Xavière Bennaoum au milieu de leur cheptel de chèvres.
Les fromages ou tomes de chèvre produits à Motreff sont distribués à 80 kilomètres à la ronde.
2/4 Les fromages ou tomes de chèvre produits à Motreff sont distribués à 80 kilomètres à la ronde.
L'une des chèvres de l'élevage, de type poitevin.
3/4 L’une des chèvres de l’élevage, de type poitevin.
Après avoir vécu deux ans au Canada, le couple a décidé de racheter une ferme centre-bretonne pour en faire une fromagerie bio.
4/4 Après avoir vécu deux ans au Canada, le couple a décidé de racheter une ferme centre-bretonne pour en faire une fromagerie bio.



July 01, 2020 at 08:07PM
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