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Monday, July 20, 2020

Dans la peau de Noémie et Michaël Leclerc, éleveurs de chèvres à Saint-Nicolas-de-Bliquetuit - Paris-Normandie

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À l’approche de la Chèvrerie de Bliquetuit à Saint-Nicolas-de-Bliquetuit, c’est d’abord un âne qui surplombe le panorama. Puis, en entrant dans l’étable, le chant des oiseaux résonne dans le bâtiment. Puis les pas des chevreaux s’annoncent. Tout de blanc vêtus, ils s’approchent de la barrière dans l’espoir qu’un petit quelque chose ne tombe d’une poche. Et le bruit de l’Homme ? Il est caché quelques mètres plus loin, derrière des chambres froides ou des salles de transformation du lait de chèvre. « Une fois la traite faite, on entre dans une salle de
transfo. Quotidiennement, nous avons plus de 170 litres de lait
 », estime Noémie Leclerc, éleveuse.

2 000 fromages en chambre froide

Le temps de la transformation du lait de chèvre prend environ une heure par jour. « On fait des techniques différentes. En fromage, le plus classique est le crottin, mais comme on a pas mal de lait, on fait aussi de la tomme », détaille Noémie
Leclerc.

Avec son mari Michaël Leclerc, c’est « 365 jours par an que l’on doit traire les animaux ». Avec deux traites, et ce, deux fois par jour, l’organisation est chronométrée. « On est dans le bâtiment à 6 h 30. L’un est là pour distribuer du foin, de la paille, prodiguer des soins... L’autre s’occupe de la traite. On est capable de tout faire, on est polyvalents sur tous les postes. Les journées ne se ressemblent pas. »

En effet, la transformation n’est que la partie technique du travail. Ensuite, de longs mois doivent être pris en compte pour que le fromage soit prêt à la consommation. « L’affinage, ce n’est pas tous les jours. Ça consiste à retourner les fromages, il y en a plus de 2 000 en stock. Cela représente environ trois heures par semaine », avance Noémie Leclerc. Les fromages sont conservés jusqu’à six mois dans les chambres froides, ce qui implique plusieurs niveaux de production : de la faisselle, réalisée du jour au lendemain, jusqu’à la tomme qui est bien plus sèche.

Une expertise du fromage de chèvre qui n’est pourtant pas le corps de métier initial de ce couple. Née dans le milieu agricole, Noémie Leclerc, 36 ans, a d’abord été éducatrice spécialisée pendant une dizaine d’années, avant d’obtenir un Brevet professionnel de responsable d’exploitation agricole (BPREA), et s’est installée en 2015. Son mari, lui, 43 ans, était ingénieur agronome avant de devenir maraîcher à Saint-Valery-en-Caux. Il a ensuite rejoint la chèvrerie en 2017.

« J’ai toujours
eu quatre ou cinq chèvres
à la maison »

« J’ai toujours traîné dans les fermes de mes grands-parents, mais c’est à l’âge de 18 ans que j’ai découvert les chèvres, se remémore-t-elle. J’en ai trouvé abandonnées et personne n’en voulait... Puis j’ai rencontré des chevriers dans le pays de Bray chez qui j’ai passé pas mal de temps. » Et c’est depuis cette époque que l’idée a commencé à germer dans l’esprit de Noémie Leclerc : « J’ai toujours eu quatre ou cinq chèvres à la maison et j’ai commencé à faire un peu de fromage dans ma cuisine. »

Les prémices d’une carrière qui ont failli la faire devenir chèvre ! Et pour cause, son licenciement d’une association, en 2012, a été une période de doute qui lui a fait dire que sa nouvelle vie débutait. « Mon père avait 2 hectares et on a bâti le projet pas à pas. Puis j’ai acheté 35 chevrettes », poursuit-elle. 11 hectares, 80 chèvres et 1 000 € de salaire chacun plus tard, Noémie et Mickaël ont fait le choix de vendre leur produit exclusivement dans leur établissement — tous les soirs, sauf le lundi, de 17 heures à 19 heures.

Un choix qui s’est révélé périlleux pendant le confinement, car les clients n’étaient pas au rendez-vous. « Nos produits sont ultrafrais, donc on a perdu une partie de notre production, déplore Noémie Leclerc. Alors, on a fermé et on s’est mis à ne faire que de la tomme. Mais de jeunes voisins maraîchers nous ont proposé de s’allier pour ouvrir un drive. » Ni une, ni deux, à la mi-avril, environ 40 paniers par drive s’écoulaient. Une opération gagnante puisque ce système se maintient encore aujourd’hui.

Un moyen aussi pour attirer du monde dans la chèvrerie, car la salle de traite est ouverte au public. « C’est chouette, les enfants ont toujours plein de questions, ça fait vraiment plaisir ! » conclut l’éleveuse. Un partage que le couple entretient sans grande difficulté tellement les chevreaux sont affectueux.

Carte d’identité

Noémie et Michaël
Leclerc

36 et 43 ans

Études : éducatrice spécialisée et ingénieur agronome

La Chèvrerie de Bliquetuit à Saint-Nicolas-de-
Bliquetuit, créée il y a cinq ans

11 hectares

Élevage de chèvres

Lundi 27 juillet, retrouvez Valérie et Gilles Dijon, éleveurs d’escargots à Saint-Wandrille-Rançon.




July 20, 2020 at 03:10PM
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